(...) Au départ, c'est la pensée du labyrinthe de l'île de Crète et de la dérive situationniste - déraisonnable, devenir non-logique. « Où en suis-je après avoir été Sens dessus dessous ? » Je me sens dans un labyrinthe du réel : j'entre dedans tous les matins, toutes les nuits, tout le temps. Comment trouver le fil d'Ariane pour en sortir, marquer mon passage pour me retrouver dans cette Asphalt Jungle ? Comment se battre et vaincre le Minotaure au milieu de cet inextricable ?
On a donc dans tous les tableaux de la série Bastilles un plan de quartier, structuré mais dérivant hors de toute logique : un plan de Paris subjectif où c'est un peu le jeu du furet. Je suis comme « le furet du bois joli » (il court, il court le furet), passant du plan de la ville au plan des personnes au même endroit, et je vais des personnages au sol, du sol au ciel, à la Banque de France, à Bofinger rue de la Bastille, on n'est pas loin de l'atelier rue de la Roquette, du Passage du Cheval-Blanc : le plan se transforme parfois en plaque de rue. Ces parcours dérivants tracent de faux-vrais plans, et ces faux plans de métro, vrais plans du hasard, deviennent de vrais-faux parcours dérivants à l'intérieur d'un tout qui met le réel sur le même plan : personnages, clous, rues, immeubles, ciel. La ville vue comme un grand manège d'autotamponneuses. (...)