« La Chine ne peut pas exister sans l'Occident », entend-on souvent. En est-on vraiment sûr ?
Alice Ekman prend acte de la fin d'une époque, celle d'une Chine relativement ouverte, et analyse avec précision le début d'une autre, celle de la dissociation des mondes, et de l'émergence de ce quelle dénomme la « bimondialisation », structurée par des groupes de pays ennemis. Car c'est un fait : la Chine se ferme à l'Occident, et aux États-Unis en premier lieu, dans un contexte de tensions commerciales et technologiques prolongées. En parallèle, Pékin tente de bâtir une coalition alternative de pays, d'élargir son « cercle d'amis », au coeur duquel se trouve la Russie.
La Chine de Xi Jinping est désormais pleinement entrée dans une rude compétition entre systèmes politiques, et semble prête à payer le coût de ses choix idéologiques et géostratégiques. Le commerce n'adoucit pas les moeurs.
Grâce à sa fine connaissance de la politique étrangère chinoise et son travail de synthèse, Alice Ekman parvient ici à mettre en perspective des centaines de déclarations officielles, chiffres, témoignages et exemples concrets collectés au cours de ces trois dernières années, pour rendre compte de la nouvelle restructuration du monde, avec clarté et efficacité.