Des bleus à l'âme
Sébastien et Éléonore, frère et soeur, complices inséparables, la quarantaine proche, se retrouvent à Paris. Également beaux et blonds, les voici nonchalamment installés dans un meublé de hasard, parfaitement désargentés et parfaitement disponibles. Presque aussitôt, se pressent autour d'eux Nora, une Américaine aussi riche que mûre, Bruno, jeune premier du cinéma français, Robert, un célèbre imprésario... Françoise Sagan intervient ici directement dans le récit, prend parti pour l'un ou l'autre de ses personnages, nous parle de sa vie, de ses doutes de femme et d'écrivaine ; elle se met en scène comme rarement. Elle utilise le « je » pour justifier ses choix et lui redonne, dans une pirouette finale, son statut romanesque.
Lola Naymark, avec aisance, glisse d'un ton à l'autre, du commentaire autobiographique au roman, du mordant de Sagan au persiflage de Sébastien ou Éléonore. Ce texte admirable permet de découvrir plusieurs facettes de cette écrivaine culte.