Des larmes et des saints
« Ce qui me sépare de la vie et de tout, c'est le soupçon épouvantable que Dieu pourrait être un problème de deuxième ordre ! »
Des larmes et des saints, écrit à vingt-cinq ans en Roumanie, a été entièrement remanié par Cioran lui-même en 1987, en collaboration avec sa traductrice Sanda Stolojan dans cette langue qui a fait de lui ce qu'il est, par l'effet de freinage et de contrôle imposé à ses excès, à ses violences et à ses éclats.
« Il y a chez tout auteur » écrit Sanda Stolojan, « une image clé, qui répond à une obsession profonde et révélatrice. Telle est l'image des larmes et de leur corollaire, les pleurs, tout au long de l'oeuvre de Cioran... Dans Des larmes et des saints, il prévoit le jour où il regrettera, où il aura honte, d'avoir tant aimé les saintes et "la mystique, cette sensualité transcendante". Il se séparera des saintes, de leurs effusions, mais l'adieu au lyrisme n'effacera pas en lui l'image et la pensée qui l'obsèdent. »