Aujourd'hui, parmi les serviteurs de l'Evangile, on ne compte plus seulement des ministres «ordonnés pour le sacerdoce» mais de multiples acteurs aux statuts divers ; sans leur engagement résolu, en bien des lieux, l'Eglise ne saurait poursuivre sa mission. C'est une véritable révolution silencieuse. La Lettre aux catholiques de France l'évoquait quand elle invitait à discerner, par-delà la crise des structures héritées, l'émergence d'une nouvelle figure de l'Eglise, plus fraternelle et plus participative. Sans hésitation, les auteurs de cet ouvrage, engagés à divers niveaux de responsabilités pastorales ou comme théologiens et canonistes, voient dans cette évolution non un pis-aller pour compenser la crise des vocations presbytérales, mais une chance à saisir. Ils en mesurent pourtant d'expérience les «dysfonctionnements» dont aucune réforme étroitement administrative ou institutionnelle ne saurait venir à bout. C'est pourquoi, convaincus de la nécessité de reconstruire une articulation véritablement cohérente entre les ministères ordonnés et ce qu'ils n'hésitent pas appeler les ministères laïcs, ils ont entrepris ce travail de discernement.
Ils dressent tout d'abord un état des lieux, puis proposent des critères d'évaluation en recourant à l'histoire, à la théologie et au droit canon. Pour finir, et sans prétendre être normatifs, ils énoncent quelques propositions concernant de souhaitables clarifications terminologiques, puis l'intérêt d'une articulation des diverses formes de ministérialité à partir de la liturgie, cœur de la vie de l'Eglise et, enfin, l'appel et la formation des laïcs en responsabilité ministérielle. Cet ouvrage constitue ainsi une contribution qualifiée à l'approfondissement si nécessaire aujourd'hui des débats en cours dans l'Eglise catholique en France.