Ces trente dernières années ont été marquées par un renouvellement de l'histographie des institutions des périodes franque et féodale. Les historiens ont longtemps envisagé ces périodes en privilégiant les dynamiques de rupture (grandes invasions, crise seigneuriale et féodale du XIe siècle) et en négligeant les éléments reliant l'Antiquité à l'époque des deux premières dynasties franques, et l'époque carolingienne aux formes que la royauté française prend à partir du XIIe siècle.
À l'éclairage des plus récents travaux, les auteurs du premier tome de Pouvoirs et institutions dans la France médiévale ont eu le souci, tout en retraçant les profonds changements qui marquent ces huit siècles, de souligner les éléments de continuité qui affectent en particulier l'institution royale, pour une large part héritière d'un fonds de traditions politiques, juridiques et religieuses issues de la romanité chrétienne.
C'est ce legs, enrichi par d'autres apports, qui survivra aux crises et que recueillera, au seuil du XIIIe siècle, une royauté capétienne dont le second tome de cet ouvrage montre le rôle dans la lente genèse de l'État monarchique