Si l'écriture de Jules Supervielle a pour fonction de tisser des « ponts dans l'espace », selon le mot de Rainer Maria Rilke, il en est de même de sa pratique épistolaire : il s'agit de répondre à un désir de lien, voire de conjurer la distance et la perte pendant la période de la seconde guerre mondiale que l'écrivain, alors en Uruguay, vit comme un exil. Les échanges inédits de Supervielle avec une cinquantaine de correspondants - dont Henri Michaux, André Gide, Roger Caillois ou Jacques Maritain - permettent ainsi, par leur variété et leur richesse, de rassembler les éléments d'une biographie de Supervielle, et d'apporter un éclairage nouveau sur les liens qui unissent les principaux acteurs de la vie littéraire de la première moitié du XXe siècle.