Dans Désarroi de notre temps et autres fragments sur la guerre, la philosophe humaniste Simone Weil (1903-1943), ressent les prémices du cataclysme mondial dans le désarroi social et moral des années 1930 avec la défaite des régimes démocratiques dans le marasme économico-social. Serions-nous à l'orée sombre d'une génération du désarroi
dans les termes de Simone Weil ?
À l'aube du XXIe siècle, entres peurs sociales, politiques, économiques, climatiques et épidémiques, dans l'héritage révoltant du terrorisme aveugle, le désarroi est tenace. Est-il une réponse indignée et présentiste aux périls les plus divers qui éprouvent notre modernité démocratique ? Or, le « désarroi n'est pas simplement une indignation, un choc ou un chagrin » ajoute Antoine Volodine, car la « parole littéraire« et le « rêve », en dispositif de survie intellectuelle, contournent
l'abîme du désarroi.