« Le monde serait entré dans une phase de désoccidentalisation, c'est-à-dire d'érosion irréversible des valeurs, de la puissance et de l'influence des pays occidentaux. Dans ce cadre, la guerre d'Ukraine accélère les tendances à l'oeuvre et en fait naître de nouvelles : confirmation de la crise du système international ; exacerbation des rivalités entre puissances ; renforcement d'anciens partenariats militaires et déploiement de nouveaux.
Alors que s'intensifient les effets des désordres climatiques (désastres naturels, déplacés climatiques, conflits pour les ressources, etc.), les situations d'exploitation économique et de dépendance politique sont de moins en moins acceptées. Ainsi les valeurs que les puissances occidentales continuent plus ou moins à considérer comme universelles ne parviennent plus à s'imposer ni militairement, ni politiquement, ni culturellement. Et au-delà de leurs diversités et de leurs contradictions, les puissances dites émergentes s'affirment sur la scène mondiale et cherchent à bousculer les équilibres anciens.
Ainsi, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, les peuples semblent en situation de prendre leur destinée en main. Dans quelle mesure pèseront-ils dans ces évolutions en cours ? Une partie de la réponse se trouvera dans leur capacité d'action et de mobilisation à venir. »