À la naissance, le bébé ne fait qu'un avec sa mère. C'est le temps de la fusion, indispensable, où il puise assurance et force.
Cependant, il faut grandir et, pour cela, prendre de la distance, afin de gagner de nouveaux territoires d'autonomie et de liberté. Tout le développement psychomoteur de l'enfant, toute vie humaine apparaissent comme une suite d'attachements et de détachements, de conquêtes et de séparations.
Mais peut-on se séparer sans peine ? Pourquoi la séparation fait-elle naître en nous un sentiment d'abandon ? Qu'est-ce que le travail de deuil, et est-il jamais terminé ? À quoi servent les souvenirs ? Sommes-nous vraiment nostalgiques de la fusion première avec notre mère ?
Le Pr Marcel Rufo répond ici avec la chaleur et l'humanité qu'on lui connaît, et une grande empathie pour nos fragilités, nous tendant ainsi un miroir où chacun retrouvera ses interrogations, ses doutes, ses appréhensions face à la séparation.
Avec, en filigrane, ce constat : on ne peut pas vivre sans lien mais, dès lors qu'il devient trop exclusif, ce lien menace de nous étouffer. Il faut donc pouvoir le desserrer, se détacher, afin de trouver la juste proximité entre les autres et soi.
Longtemps chef de clinique à l'hôpital Sainte-Marguerite, à Marseille, le Pr Marcel Rufo, pédopsychiatre, dirige la Maison des adolescents à Paris.