La réduction de la dette ne doit pas borner l'horizon des pensables ; d'autres politiques économiques existent. Contre les prêcheurs de la « saine gestion », il faut d'abord rappeler que le niveau d'endettement sanctionne quatre décennies d'orthodoxie néo-libérale : la lutte contre l'inflation sur le dos des chômeurs ; une fiscalité inégalitaire ; le dispendieux sauvetage de la finance privée par les finances publiques ; l'austérité à tout prix.
Une fois levée l'hypothèque moralisatrice, il redevient possible d'expliquer les mécanismes de la dette publique. À long terme, elle finance les infrastructures, les services publics et les conditions du bien-être ; à court terme, elle soutient la demande, pilier de l'activité économique.
Enfin, apparaissent les rapports de pouvoir qui sous-tendent le niveau de l'endettement. Plutôt qu'un conflit de générations, il oppose des classes sociales. Ce livre propose donc une véritable économie politique de la dette.