Personnage éminemment romanesque,
flamboyant de liberté rebelle, de beauté
et d'intelligence, Eileen Chang est
née en 1920 à Shanghai. Initiée très tôt
aux enchantements raffinés des chefs-d'oeuvre
de la littérature classique
chinoise, elle a commencé sa carrière
d'écrivain à vingt ans, dans la période
de la guerre sino-japonaise et de la
Seconde Guerre mondiale.
À la fois portée par le souffle de
liberté venu de l'Occident et pénétrée
de culture traditionnelle, Eileen Chang
déploie tout son art d'observatrice
dans cette Chine en mutation. Bientôt
désenchantée, elle se détourne d'une
gloire déjà considérable et, après un
long séjour à Hongkong, s'exile en 1955
aux États-Unis. Elle s'éteint à Los
Angeles en 1995.
À travers deux courts romans qui
explorent, comme en miroir, les
moeurs anglaises et chinoises de
l'époque coloniale, Eileen Chang
nous offre une analyse subtile des
ressorts amoureux - dans une société
décadente où séduction et sensualité,
pudeur et obscénité répondent à des
convenances d'une exquise hypocrisie.
Premier brûle-parfum. La jeune
Wei-lung sollicite la protection d'une
tante, riche mondaine sur le déclin,
laquelle voit en elle la promesse d'une
nouvelle stratégie...
Second brûle-parfum. Roger
Empton, professeur à South China
University, épouse une jeune fille
idéale qui par grand mystère ignore
tout du désir...
Délicatesse infinie et cruauté
feutrée des sentiments, malentendus,
emportements secrets, suavité évanescente
des passions et de leurs ruses...
Ici, l'enchantement romanesque a
la force d'une promesse entre deux
amants. Et c'est le coeur battant que
nous entrons dans l'univers de ces
Deux brûle-parfums.