Une société juste se mesure aussi à sa façon de répartir les tâches pénibles et de traiter celles et ceux qui les effectuent. Qui sort ma poubelle ? Qui nettoie derrière moi ? Qui range mon espace de travail ou passe le balai dans l'école de mes enfants ? Le monde du travail consacre 8 % du temps rémunéré au nettoyage et à l'entretien d'espaces publics et privés. Cet ouvrage met en lumière les personnes – en très grande majorité des femmes – qui s'en chargent, et qui restent le plus souvent invisibles pour les autres, au travail comme dans le débat public.
Précarité, cumul de pénibilités, déqualification sont le lot de ces emplois – des caractéristiques aggravées par le développement, ces dernières années, du recours à la sous-traitance. Face à cette situation, les auteurs montrent que des solutions existent : réinternalisation des tâches de nettoyage, intégration au collectif de travail, décloisonnement des activités, revalorisation des salaires, remise en cause du temps partiel subi, développement de la formation et de la mobilité professionnelle... Plus fondamentalement encore, l'idéal de justice nous invite à repenser la division du travail et à mieux partager les " sales " boulots.