La poésie, Bertil Galland n'a cessé de la lire,
la publier, la traduire. Il introduit ici les lecteurs
de langue française à deux oeuvres
remarquables et hautement lisibles de poètes
contemporains.
Les Chansons de la déesse d'or, offertes avec
la version originale anglaise, révèlent l'Américain
William Barletta dans un chant d'amour
d'un souffle rare. C'est le cycle d'un vécu d'aujourd'hui.
Mais rencontres, extase, interrogations,
peines et séparations sont portées par les origines et les millénaires,
liées à Erice et aux ruines siciliennes du temple de Vénus. Une présence
féminine, comme en écho à la déesse, s'impose en musique, rites et parfums
jusqu'au retour dans des paysages de Californie.
Sur l'usage du feu fait entendre par des poèmes récents l'un des écrivains
les plus connus des Suédois, Lars Gustafsson. Il allège son envergure intellectuelle
par l'humour. Il pratique la formule-éclair proche du haïku. Ces
poèmes sont le journal intime d'un homme qui a connu tous les ressacs intellectuels
de l'Europe et enseigné aux Etats-Unis, mais aime se retrouver près
d'un marais du Nord. Il observe les oiseaux, saisit le cosmos par un détail.
Il écrit : «Seule la mince pellicule d'une image distingue la profondeur du
monde de l'obscurité de l'oeil.»
A ces deux oeuvres est ajoutée en ce volume la troisième édition d'une petite
anthologie de la poésie suédoise : Soixante poèmes d'amour. Ils mettent en
musique l'évolution de la sensibilité, des grâces du XVIIIe aux orgues romantiques
et de la chanson aux affrontements actuels de l'homme et de la femme.