Avec des sociétés nouvelles, il faut
employer des procédés nouveaux : il ne
s'agit pas aujourd'hui, pour gouverner,
de commettre des iniquités violentes, de
décapiter ses ennemis, de dépouiller ses
sujets de leurs biens, de prodiguer des
supplices; non, la mort, la spoliation
et les tourments physiques ne peuvent
jouer qu'un rôle assez secondaire dans la
politique intérieure des États modernes.
Il s'agit moins aujourd'hui de violenter
les hommes que de les désarmer, de comprimer
leurs passions politiques que de les
effacer, de combattre leurs instincts que
de les tromper, de proscrire leurs idées
que de leur donner le change en se les
appropriant.