La vie et la langue sont fondamentalement liées, dans les grands principes comme dans les plus petits détails. Elles ont aussi en commun de nous être tellement familières qu'on ne se rend généralement compte de leur fonctionnement qu'en cas de situations inhabituelles ou problématiques. Ce qu'on apprend sur l'une aide donc à apprécier l'autre, notamment concernant les différences qu'elles révèlent ou qu'elles provoquent. Pour comprendre le monde et nous comprendre nous-mêmes, nous avons effectivement l'habitude de distinguer, de décomposer et de cataloguer, avec l'impression d'ainsi mieux (se) contrôler. La science ne représente que la version la plus radicale de cette approche. L'existence en devient un puzzle d'événements, de raisonnements, de sentiments où toutes les pièces semblent se singulariser les unes par rapport aux autres. À partir de concepts linguistiques, l'auteur interroge librement ces oppositions en vue de recomposer une image plus authentique et plus cohérente du monde ou de nous-mêmes, et d'y retrouver les nuances, les enchevêtrements, le foisonnement qui nous définissent.