«Vingt ans après sa mort, cent ans après sa naissance,
François Mitterrand n'a jamais été aussi nécessaire. Le temps
ayant fait son oeuvre, les historiens ont redonné du crédit à
un double septennat progressiste et libérateur, où la justice
et l'égalité ont gagné beaucoup de terrain. J'ai accepté avec
ferveur de ranimer la mémoire d'un président de gauche qui
a fait de moi son ministre de la Culture et de l'Éducation. Je
me suis confronté à l'ensemble de l'action du politique et de
la vie de l'homme, avec ses méandres, ses silences, ses échecs.
Mais aussi avec sa constance dans les convictions, son brio
dans l'accomplissement de sa tâche. J'ai été le partenaire de
François Mitterrand dans cette entreprise de transformation
des mentalités et des attitudes d'un pays qui avait besoin de
s'émanciper, de se moderniser. Si nous n'avons pas toujours
été d'accord cela n'a jamais pour autant altéré notre proximité
confiante, notre enthousiasme fidèle. Je suis heureux de faire
revivre son souvenir au présent de l'indicatif.»