Le dictionnaire doit être le garant de l'état donné d'un savoir. Mais tout savoir ne se fonde-t-il pas sur le refoulement de l'impensé ? La linguistique du mot et de l'expression, sur la mise hors la loi des aberrations de tous ordres qui guettent le verbe ? C'est à ces rebuts de la langue que s'intéresse le Dictionnaire de langue molle. Il se voudrait par-là élargir la juridiction du champ linguistique à ce qui est censé menacer la langue de l'intérieur. « Il est mort d'un Éden cardiaque »
autant que « M. Barbe, coiffeur », ça laisse rêveur. S'ils sont catalogués fautifs, n'en relèvent-ils pas moins de la puissance du désir apte à faire fondre les codes ? Dès lors, barbarisme, dysorthographie, lapsus et même patronyme prédestiné peuvent être considérés appartenir à ce qu'a la langue de plus vivant : son pouvoir génésique.
L'auteur, de tendance déconstructiviste, a toujours été fasciné par les jeux des mots. Il a été responsable de séminaire au Collège international de philosophie, enseignant-chercheur transdisciplinaire sur le langage. « Ou plutôt sur les métamorphoses propres à l'"écriture" au sens de Jacques Derrida, c'est-à-dire à une pratique explorant ses possibilités infinies davantage quelle ne se soumet à la représentation. »
Il a publié plusieurs ouvrages de réflexion théorique et philosophique sur l'écriture littéraire et cinématographique, et collaboré à des ouvrages universitaires collectifs ainsi qu'à des revues, notamment Littérature, La Pensée, Études psychothérapiques, Humoresques, Éclipses.
Le présent Dictionnaire, nourri par des faits notés depuis l'adolescence, l'a « accompagné toute [sa] vie ».