J'ai publié en 2006 chez Arfuyen un petit volume écrit entre 2003 et 2005 et intitulé Carnets du veilleur, qui a reçu un bon accueil. Il s'agissait de notations brèves liées à une émotion, à une réflexion spirituelle ou théologique, à un événement. Le caractère dominant était celui d'une attente - qu'est-ce qui peut advenir ? Comment Dieu vient-il à nous ? - et d'une attention à l'avenir en train de se produire.
Dans les années suivantes, j'ai continué à écrire de petits textes, à la fois semblables aux précédents et différents : un peu plus longs, un peu plus réflexifs, un peu plus attentifs à l'instant présent. Je les avais d'abord intitulés : Proses sur le seuil, car l'attention ou la veille et le seuil ou la frontière sont les figures majeures de tout rapport à l'inconnu, à ce qui est mystérieux, à Dieu s'il se manifeste dans notre existence. Le titre actuel dit mieux ce dont il s'agit finalement : cet absolu dans l'instant que cherchent les poètes - mais pour moi il a un nom.