Comment distinguer l'oeuvre de Dieu et la part du diable ? Qu'il soit buisson ardent, voix ou souffle parfois aux confins du silence : dans sa révélation, Dieu demeure insaisissable. Pour tenter de le connaître, de le rencontrer, l'homme doit se frayer un chemin, discerner Celui qui est dans la toute-puissance qu'il manifeste. Quitte à Le confondre avec ce qu'il n'est pas, voire avec le diable.
Dans la Bible, l'adversaire travestit la vérité pour mieux conduire qui il égare à sa perte. Le démasquer revient alors à dévoiler le mensonge. Est-ce à dire que connaître les contours de la vérité divine résiderait d'abord dans la connaissance de son contraire ?
Ce contraire est l'idole, ce faux-semblant dans lequel l'homme s'enferme quand il se fait un dieu à l'image de ses désirs et de ses peurs. Croyant trouver le divin, il ne fait que s'aliéner, en devenant l'otage de ce qui l'habite et le hante. Or, l'image inaugurale de l'idole, c'est le serpent de l'Éden dans lequel l'Apocalypse verra le diable, cet ange déchu.
En rendant manifeste ce que l'histoire du salut et l'odyssée de la conscience ont d'intriqué, André Wénin donne ici une leçon non seulement d'exégèse, mais encore de spiritualité.