La différence essentielle entre psychanalyse et psychothérapies
porte fondamentalement sur la vérité de l'être humain comme être
parlant. Cette différence est une incommensurabilité puisque, pour la
psychanalyse, elle se trouve être dans la division incessante du sujet-de-l'inconscient,
à la fois objet de son fantasme incestueux et objet de
son fantasme de désir. L'enjeu d'une psychanalyse consistera donc à
pouvoir ainsi choisir dans les différentes modalités de jouissance qui
affectent tout un chacun.
L'importance historique de la psychanalyse tient au fait qu'elle
conçoit justement ce sujet se divisant sans cesse comme un être de
savoir. Aussi est-ce en tant que procédure dirigée et conduite par un
psychanalyste - un être affecté d'une formation de savoir voisine de
celle du psychanalysant -, qu'elle peut le transformer.
Cette thèse profondément théorique sur l'incommensurabilité entre
psychanalyse et psychothérapies a pour conséquence pratique qu'on
ne peut, sauf à rejoindre le camp des charlatans, classer la psychanalyse
parmi les psychothérapies ou, pire encore, nier sa spécificité. À cet
égard, il y a et il y aura toujours un nécessaire combat à mener pour
défendre le nom de psychanalyse.