Dionysos, Socrate, Nietzsche : affinités électives et intempestives
Dionysos le campagnard, Socrate le citadin et Nietzsche le citadin réfugié à la campagne sont les porteurs d'une optique respectivement rurale, urbaine et post-urbaine. La tâche de cette étude consiste à identifier le dionysisme en tant que composition agraire, le socratisme en intellection citadine, de quelle manière le passage du rural à l'urbain coïncide avec celui du mythe à la raison, et comment le nietzschéisme se positionne à cet égard.
Dionysos s'est aguerri à la violence psychologique, Socrate s'est aguerri à la paix intérieure et Nietzsche s'est aguerri à la violence intérieure et intellectuelle. La boulimie de Dionysos, l'anorexie de Socrate et l'anorexie de Nietzsche servent, de manière tellement différente mais tellement fructueuse, à identifier l'antidote. La projection dionysienne sur autrui et l'ironie nihiliste socratique enseignent comment les éviter pour échapper à l'aliénation mentale et sociale ; la douleur joyeuse nietzschéenne propose divers chemins pour en sortir.