Dispositions d'incrimination en Espagne
L'étude des dispositifs d'incrimination dans le temps long espagnol (XVIIIe-XXIe siècles) permet d'observer leurs métamorphoses et adaptations tout en faisant apparaître des constantes. Le corps en constitue l'objet de prédilection lorsqu'il s'agit « de gérer, de gouverner, de contrôler et d'orienter [...] les comportements, les gestes et les pensées des hommes », selon la définition qu'en propose Agamben. Les analyses diverses de la première partie
mettent en lumière à ce propos la continuité de notions comme la « décence » et la « virilité » ou l'émergence de l'autorité psychiatrique depuis les archives de la police jusque dans le roman.
La deuxième, s'inscrivant dans la voie ouverte par Deleuze, considère les « machines » textuelles et visuelles de désincrimination dans des domaines aussi différents que la tragédie néo-classique, les mémoires, la littérature populaire, le cinéma et le roman contemporain espagnols.