Une histoire intégrale des doctrines chrétiennes, au-delà des limites entre Eglises. Elle permet de comprendre vingt siècles de vie intellectuelle, dans tous les domaines : philosophie, droit, art, sciences, littérature, politique.
Au XVIIIe siècle, c'est une chrétienté divisée qui dut affronter les objections de la raison « éclairée » ; au XXe, c'est à une chrétienté cherchant à regagner son unité que rendit témoignage la présence d'observateurs non catholiques au Concile de Vatican II.
L'histoire doctrinale de ces siècles est riche. Au temps des Lumières, le piétisme coupe transversalement les divisions confessionnelles et impose en toutes les Eglises une « transposition affective de la doctrine ». Le XIXe siècle doit faire face au darwinisme et à la proposition « libérale » d'un progrès du Royaume de Dieu dans les seules limites du monde. C'est au même siècle qu'il échut de penser frontalement la question du développement des doctrines, avec Kuhn et Newman. Ce siècle vit aussi l'Eglise orthodoxe entrer en dialogue avec les Eglises-soeurs d'Occident. C'est en 1870 que fut tranché un vieux débat catholique, et l'infaillibilité personnelle du Pape affirmée par le concile de Vatican I. C'est toutefois dans les mêmes années que commençait à s'organiser une ecclésiologie de communion qui pèsera sur les travaux de Vatican II.
A des Eglises attachées à ce qui les séparait succèdent en l'espace d'un siècle des Eglises soucieuses de leurs capacités d'unité.