Dans cette communauté de sexagénaires, on s’inquiète : Dolla, l’une des fondatrices, décède de façon imprévue. Les boomers sont dans l’angoisse car la série des disparitions continue...
“C’est contrariant, mais pas dramatique...” !
Sacrée Dolla ! Toujours à minimiser les conneries des autres ! Toujours à pardonner, passer l’éponge...
“Contrariant, mais pas dramatique...”
Durant cinquante ans, j’ai dû supporter ça !
Si les poivrots ne réglaient pas leur ardoise... “Contrariant, mais pas dramatique !” Si les flics débarquaient à cause d’une bagarre... “Contrariant, mais pas dramatique !” Si on nous livrait du pain rassis que les clients nous laissaient sur les bras... “Contrariant, mais pas dramatique !” Et quand ils ont construit leur tramway de malheur, qu’il n’y avait plus un chat dans les commerces du quartier et qu’on a dû céder le bistrot pour une bouchée de pain... Vous croyez qu’elle aurait rué dans les brancards ? “Pas dramatique !”, nos économies de vieillesse bradées à trois francs six sous ! Rien n’était dramatique à ses yeux, du moment qu’on était ensemble. Et des fois, elle ajoutait en souriant : “Y a pas mort d’homme, non ?”
“Pas mort d’homme”. Bon sang... C’est elle qui est morte ! Ma Dolla !
Ils l’ont tuée, ces enfoirés !
Infiniment humaniste, sensible, un roman qui offre une autre image du 3e et même du 4e âge. Amour, suspens, aventure... des ingrédients que Françoise Laurent sait amalgamer avec talent sur fond de conflit de générations.