Dom Gérard Calvet (1927-2008)
Gérard Calvet, entré dans l'ordre bénédictin en 1950, ordonné
prêtre en 1956, a été un moine bâtisseur et un moine « résistant ». Dans la tourmente de l'après-concile, pour conserver la liturgie traditionnelle et la tradition monastique, il fonde en 1970, avec
l'accord de ses supérieurs, le monastère Sainte-Madeleine, installé à
Bédoin d'abord, au Barroux ensuite. Dom Gérard fondera aussi avec
Mère Élisabeth de La Londe le monastère Notre-Dame de l'Annonciation et, plus tard, le monastère Sainte-Marie de La Garde.
Ses relations avec les autorités de son ordre et avec le Saint-Siège
furent difficiles à partir de 1974, allant jusqu'à l'expulsion de l'ordre
bénédictin. Mais sans jamais désespérer de l'Église, Dom Gérard a
recherché, dès la fin des années 1970, une réconciliation avec Rome,
qui interviendra en 1988.
Yves Chiron, se fondant sur de nombreuses archives inédites,
sur la vaste correspondance entretenue par Dom Gérard et sur les
témoignages des moines et des moniales du Barroux, restitue son
parcours dans une période marquée par la crise de l'Église. Il a aussi
tenté de brosser le portrait spirituel d'un moine, fidèle aux traditions
de sa famille monastique (le Père Muard, Dom Romain Banquet,
Mère Marie Cronier), ami de grandes figures tels Gustave Thibon ou
Jean Madiran, attentif aussi aux besoins et aux appels des fidèles qui
venaient chercher auprès du monastère lumière et réconfort.