Dom Juan : «un grand seigneur méchant homme».
Méchant peut-être, mais élégant, cultivé, volontaire,
libre, aventureux... Son panache le place, dans la lignée
de Cyrano de Bergerac, parmi les personnages les plus
populaires auprès des Français. Un «mousquetaire»
libertaire qui n'hésite pas à défier le ciel de le punir,
peut-être pour trouver une réponse à une profonde
angoisse existentielle. Voilà pourquoi Dom Juan est un
personnage faustien, très romantique et même contemporain,
qui a fasciné Mozart, Dumas, Gautier, Barbey
d'Aurevilly, Baudelaire, Montherlant et Camus.
Mousquetaire, soit, mais aussi inconstant, velléitaire,
hypocrite, cruel, méprisant, impie... En somme, un
personnage démesuré, autant dans l'exercice de ses
qualités que de ses vices. Mais le désir du grand
homme est-il la mesure de toute chose, pour
parodier Protagoras ? Ou bien l'univers se charge-t-il
de remettre tout homme à sa place ?