Après trois livres composés dans l’amitié de René Char, Dominique Fourcade s’est éloigné de la poésie. Il a édité les écrits de Matisse, médité sur la peinture et la sculpture américaine ; il s’est imposé comme critique d’art. Il a fait de ces années le creuset d’une poésie nouvelle, équivalent de la révolution moderne en peinture, dont Le Ciel pas d’angle offre en 1983 le manifeste. Dès lors, Dominique Fourcade a pris sa place au premier rang. Proche des poètes littéralistes, il se distingue d’eux par l’invention d’un lyrisme neuf, tirant élan et intensité de se tenir au plus près du réel, de l’époque et du monde. Chaque livre s’engendre à partir de lui-même, mais tous sont nourris d’échanges avec les arts, peinture, sculpture, musique et danse, dynamisant leurs formes au contact de tous ces autres. Comprendre la genèse de cette œuvre et ses divers moments, rendre compte de ce qui en fait la force et l’actualité, tel est l’objet de notre ouvrage.