C’était une admirable fin de septembre, mariant aux ardeurs plus exaspérées dé l’été près de son déclin comme un savoureux avant-goût des plénitudes automnales.
Les raisins achevaient de mùrir ; les derniers gerbiers rentrés, on se préparait pour la vendange. Les pêches de plein vent, quand les gens passaient dans les vignes, semblaient faire exprès d’abaisser. à portée des lèvres la caresse de leur chair tentante. L’air sentait une bonne odeur de pampre et de terre échauffée, et partout, sur les coteaux retentissants du coup de fusil des chasseurs, s’entendait, endormeur et mélancolique, le : « Tu m’as bu mon vin » de l’ortolan.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.