Trois raisons au moins justifient que soit aujourd’hui remise à l’honneur la question du sens des savoirs à l’école. En premier lieu, le contexte auquel les enseignants et les élèves sont confrontés en ce début de xxie siècle ébranle les finalités, la nature et les modalités de l’enseignement apprentissage. Révolution numérique, accélération des modes de déplacement, de communication et d’information, nouvelle économie du rapport aux savoirs et aux compétences, explosion des réseaux sociaux... Impossible de ne pas s’interroger sur le rôle que les enseignants ont à jouer dans un tel contexte. En second lieu, le contexte actuel d’incertitude et de remise en question rend indispensable un surcroit de réflexivité tant de la part des enseignants comme des élèves. Il en va dès lors de la responsabilité des chercheurs en didactique d’alimenter cette question par des recherches et par des expériences empiriques. Enfin, à l’évidence, la question du sens constitue la question fondamentale par excellence, celle dont dépendent nécessairement toutes les autres et qui fédère les différents acteurs de l’école. Y consacrer un livre était donc le contraire d’un luxe : c’était une nécessité vitale. Pour analyser ces différents enjeux et proposer des pistes d’action qui leur soient articulées, le livre donne la parole d’abord à Michel Develay, reconnu comme un éveilleur de sens, capable comme personne de voyager entre les disciplines pour en souligner les enjeux et les potentialités. Suivent quatre articles qui proposent une série de pistes et de réflexions pour un travail axé sur le sens des savoirs dans différentes disciplines ou structures de collaboration co-disciplinaires de l’enseignement secondaire, en l’occurrence les cours de sciences (biologie, physique et chimie), les cours d’éducation physique et sportive, les cours de français et d’histoire de l’art et les cours de religion.