Dons d’organes
Quelles conséquences ?
Pour l’âme, la conscience ? En cas de mort officielle "temporaire" ?...
« À qui appartiennent les organes d’une personne décédée ? » se questionnait le député éminent greffeur Jean-Michel Dubernard, à l’Assemblée Nationale, le 9 décembre 2003, en épiloguant sur les avantages de leur « appropriation par la société », durant l’entourloupe de la création de l’Agence de la biomédecine, chargée de gérer le « don d’organes priorité nationale » en décrétant des critères acceptables par le lobby « ces prélèvements doivent être effectués dans les minutes qui suivent la déclaration du décès, et les formalités ne sont pas compatibles avec ce temps très bref. » La mort officielle est-elle toujours réelle ou anticipée pour permettre usages et charcutage ?
20 ans plus tard, l’informatique et l’intégrité du « registre national des refus » restent défaillantes mais le législateur n’étant pas parvenu à empêcher les familles d’intervenir (maudites conventions internationales !), Sébastien Chenu, vice-Président du Parlement, a présenté un stratagème pour susciter la crainte du "pas de don, pas de soins" : l’inscription de l’accord sur la Carte Vitale (proposition de Loi du 12 septembre 2023)
Pour la première fois, un observateur indépendant décrypte l’immonde cohérence d’une vaste dérive : la chosification de l’humain, en marche depuis les années 1960. Ce dépeçage s’insère dans une idéologie matérialiste triomphante, de l’IVG (éliminer un embryon où 100% des données humaines, ADN, figurent) à l’Euthanasie / Suicide Assisté en cours d’installation (supprimer un humain plus ou moins en fin de vie). À chaque fois, la même rhétorique, les mêmes arguments déferlent, avec la médiatisation de "cas extrêmes" où, emporté par l’émotion, chacun peut concevoir le geste fatal.
Avec naturellement des « procédures de contrôles », qui s’effritent au fil du temps. Le discours de Simone Veil du 26 novembre 1974 et la réalité cinquante ans plus tard devraient éclairer, inquiéter. Sommes-nous tous égaux devant cette médecine d’État ? Quand le Président distingue, déjà chez les vivants, ceux « qui réussissent » de ceux « qui ne sont rien. » La volonté de raboter aux extrémités de la vie "des riens" s’est parfois clairement exprimée durant l’Histoire mais désormais même l’indignité se proclame dignité. Soyons lucides : à qui profite la manipulation des plus fragiles ?
Parler de la mort est toujours difficile. Pourtant "seulement" 39% des françaises et français la considèrent comme "la fin de tout". Un appel au réveil urgent des spirituels. Arrêtez-les ! Qu’ils nous laissent vivre totalement notre vie puis reposer le corps en paix au cimetière, où en République hiérarchique les concessions perpétuelles deviennent un luxe d’une élite, l’éphémère au maximum pour "les riens". Rationalistes obtus méditez « Toute violence contre le corps désagrège la sérénité de l’âme, donc perturbe son entrée dans l’autre dimension. »
Stéphane Ternoise, 16 janvier 2024