C'est un couple iconique : Jane Birkin et Serge Gainsbourg. Amour, glamour, érotisme, poésie, provocation. Et pourtant, tout avait si mal commencé. Ils s'étaient rencontrés sur le tournage du film Slogan. Elle, l'aristocrate anglaise, plaquée par le compositeur John Barry, débarquait à Paris avec, dans son panier d'osier, le swinging London. Lui, le fils d'émigrés russes, l'auteur du Poinçonneur des Lilas et de La Javanaise, était anéanti après sa liaison avec Brigitte Bardot. Dix-huit ans et un Channel séparaient Jane et Serge.
Au printemps 1968, leur histoire d'amour mettra le feu aux sixties, rendra incandescente et plus libre la France gaullienne, celle des play-boys, de Saint-Tropez, de la jet-set, des nuits parisiennes. Leur amour aurait pu se noyer au fond de La Piscine, où Jane Birkin tourne avec Alain Delon et Maurice Ronet, se brûler quand elle se retrouve nue dans Don Juan 73 aux côtés de Brigitte Bardot, ou se fracasser dans Je t'aime moi non plus.
Le duo formé par Jane et Serge est un jeu de miroirs : ils s'attirent comme des aimants amants, font éclater les frontières du genre féminin et masculin, s'enlacent telles des créatures androgynes. Au bout du compte, entre Paris et Normandie, ce double je parviendra à former une famille, épatante et frondeuse.
Véronique Mortaigne révèle ici des facettes totalement inédites, souvent extravagantes ou sombres, de ce couple de légende. Elle a rencontré les témoins et arpenté les lieux de leur vie commune. Son enquête est un cocktail de vodka et champagne. L'antidote pour conjurer notre époque si lisse.