«Douleur, tu perds ton temps...» telle est
l'injonction que reprend à son compte le docteur
Charles Joussellin en s'inspirant de Montaigne. La souffrance
de longue durée, celle qu'on nomme chronique,
altère le temps de vivre, ronge l'individu qui en souffre.
Il s'épuise et épuise son entourage.
Une situation qui ne laisse pas indifférent l'auteur, en
prise directe avec cette forme de souffrance. Sa pratique
au quotidien nous révèle de nouvelles façons de faire :
«Le soignant doit s'occuper du malade avant de se préoccuper
du traitement. Il doit tenir compte de son histoire,
trouver du sens au non-sens de sa douleur.»
En tant que praticien, Charles Joussellin ne craint pas
d'affirmer : «C'est au médecin que revient la tâche d'apprendre
au malade comment apaiser son quotidien. C'est
au malade de réclamer autre chose qu'une surabondance
médicamenteuse !» L'un et l'autre doivent prendre le
temps d'établir une alliance. «Le thérapeute utilisera des
outils accessibles, telles les métaphores vives pour délier
la parole, trouver un langage commun. L'apprentissage
de l'auto-hypnose permettra au patient de devenir le partenaire
de sa propre guérison.»
Cette démarche commune donne une dimension nouvelle
à la recherche d'apaisement de la douleur.