J'étais là, avec onze autres détenues, parce que Sadate
avait décidé d'en finir avec toute l'opposition et de faire
taire toutes les voix qui ne concordaient pas avec la sienne.
Je me souviens, le jour de mon arrivée, le 6 septembre 1981,
une des soeurs musulmanes a crié en m'apercevant :
"Naoual El Saadaoui, tu mérites la pendaison pour tes
écrits..." Or, quelques jours plus tard, cette femme était
devenue une amie. L'entente qui semblait impossible au
départ fut réalité quotidienne pour nous toutes.
Naoual El Saadaoui.