"C'est un ouvrage fort instructif, très bien écrit et complémentaire au "Swiss Made" de R. James Breiding."
Le Temps, 6 octobre 2015, Emmanuel Garessus.
Dans quelle mesure les grandes entreprises suisses ont-elles résisté à l'avènement du capitalisme managérial, puis financier ? À travers cette question, Stéphanie Ginalski poursuit deux objectifs principaux : mettre en évidence la persistance du capitalisme familial, longtemps associé à un mode de gouvernance dépassé, et éclairer les débats actuels sur le capitalisme financier par la perspective historique. Ces questions, d'une grande actualité, restent peu étudiées pour le cas de la Suisse. Ce livre comble ainsi une lacune importante.
À travers le cas de l'industrie des machines, de l'électrotechnique et de la métallurgie, l'auteur analyse l'évolution des modes de gouvernance des grandes entreprises suisses et, partant, celle des différentes formes de capitalisme au cours du XXe siècle. Elle adopte une démarche pluridisciplinaire qui relève à la fois de l'histoire d'entreprise et de la sociologie des dirigeants, tout en faisant appel, de façon novatrice, à différentes méthodes telles que l'analyse de réseau et la prosopographie pour mieux saisir la complexité du sujet.
Ce livre montre que durant la majeure partie du xxe siècle, la plupart des grandes entreprises du secteur étudié sont restées en mains familiales et ont ainsi largement résisté à la "révolution managériale". Si la fin du siècle est marquée par plusieurs changements qui confirment l'avènement d'un capitalisme dit financier ou actionnarial, les familles n'ont de loin pas disparu du monde de la grande entreprise pour autant.