Ce volume de l'édition critique des articles de Paul Nizan regroupe les textes qui vont de fin juin 1935 à mi-juillet 1936.
" J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie. " Ces phrases célèbres de Paul Nizan ouvrant son pamphlet Aden Arabie (1931) marquaient les débuts de l'un des intellectuels les plus brillants des années 1930. Romancier talentueux, pamphlétaire acide, si Nizan se frotta à bien d'autres genres (adaptation, traduction...), l'essentiel de son temps fut dédié au journalisme, profession qu'il épousa totalement à partir de 1935.
Devenu rédacteur politique au quotidien communiste L'Humanité, l'intellectuel militant va y suivre des événements essentiels comme le conflit italo-éthiopien ou les élections du Frente popular en Espagne. Il y est également critique littéraire, ainsi qu'à Monde, l'hebdomadaire d'Henri Barbusse, ou à Commune, la revue de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires.
Ce volume se clôt au moment du déclenchement de la guerre d'Espagne. Les reportages antérieurs de Nizan montrent qu'il aura eu l'intuition d'un coup d'État imminent. Il aura aussi perçu, dans le conflit italo-éthiopien, le début d'une victoire des fascismes, face auxquels les démocraties n'affirmaient – déjà – qu'un aveuglement coupable.
Ce Nizan journaliste politique, méconnu, s'offre ici au lecteur d'aujourd'hui. Si l'orthodoxie communiste habite ses articles, elle n'oblitère pas, loin de là, l'acuité de sa pensée.
Document sur l'entre-deux-guerres, ce livre permet aussi d'éclairer, à bien des égards, notre époque.
Textes réunis, annotés, présentés et postfacés par Anne Mathieu