« La Court est le lieu, où lon peult venir à grands biens : aussi est ce le lieu, où lon est coustumier de se perdre. » L'homme aime se précipiter vers ce qui le perdra. Antonio de Guevara (vers 1480-1545), historiographe et prédicateur de l'empereur Charles Quint, courtisan mais aussi franciscain, s'adresse pourtant dans cet ouvrage à celui qui aurait eu la sagesse de quitter la Cour, lieu du pouvoir, pour se retirer loin des ambitions et des intrigues. Il y mêle son expérience personnelle à la sagesse des Anciens, avec une liberté qui, longtemps, lui a été reprochée. Le texte, traduit pour la première fois en français par Antoine Alaigre en 1542, obtint un énorme succès en France, où il influença et nourrit directement bien des textes écrits au XVIe siècle.