Raconter et décrypter l'histoire du monde, tel est le
pari de cette oeuvre majeure, divisée en trois volumes.
Ce deuxième tome, qui couvre mille ans,
du VIe au XVIe siècle, s'ouvre sur l'émergence des cultures
nomades des grandes plaines, pour se conclure sur les
prémices de la domination européenne du monde. Si
toutes les cultures ont déjà des points communs - citons
l'agriculture de subsistance ou la place centrale des
animaux, chevaux ou bétail -, aucune n'est encore en
mesure de s'imposer et de transformer en profondeur
les autres. Partout, le poids de la tradition reste énorme.
Cette riche époque de diversité culturelle voit l'éveil
de la sphère byzantine et du Japon, tandis que les carrefours
de l'Eurasie centrale deviennent les principaux
centres d'échanges mondiaux. La Chine des Qing et
l'Inde moghole revitalisent quant à elles les anciens
héritages. Mais ces dix siècles sont aussi marqués par
l'apparition de deux acteurs majeurs : l'islam voit le jour
et va bouleverser les équilibres régionaux, puis l'Europe,
métamorphosée, lance ses vaisseaux sur tous les océans
du globe.
Au-delà des immenses qualités d'écriture et de synthèse
des auteurs, qui rendent la lecture particulièrement
stimulante, la force du propos tient à leur capacité
à lier les cultures et les espaces entre eux. Roberts et
Westad soulignent, par exemple, ce que Constantinople
doit à l'hellénisme, ou expliquent le lien entre
la naissance de la féodalité en Europe et les invasions
barbares. A l'heure où les enjeux culturels, économiques,
politiques, démographiques et environnementaux
se structurent à l'échelle mondiale, ce livre, par sa
hauteur de vue, son style et sa pertinence, donne les
clés de compréhension de la passionnante histoire de
l'humanité.