En 1998, paraissait Écritures, miroir des hommes et des sociétés. Dans cet ouvrage, l'auteur attirait l'attention sur l'écriture comme image de l'homme à travers son histoire. Dans ce second essai, qui lui est complémentaire, il s'interroge sur le processus de création d'une écriture aujourd'hui.
DE L'ÉCRITURE DU POUVOIR, AU POUVOIR DE L'ÉCRITURE.
De la pensée à la parole et à l'écriture, le chemin est long et cahoteux. Au début, apanage du pouvoir et instrument de gouvernement, l'écriture, en se répandant, est devenue le support idéal de partage des connaissances et du savoir. L'invention de l'alphabet par les peuples nomades du Moyen-Orient était le premier acte d'un humanisme méditerranéen.
Aux époques classiques, chaque culture avait « son » écriture qui reflétait son image.
Aujourd'hui, due à la « vulgarisation » des techniques informatiques, une prolifération sans précédent des caractères typographiques inonde le marché mondial. Cela perturbe l'esprit des consommateurs abandonnés. Dans ce contexte de liberté inconditionnelle non maîtrisée, l'auteur s'interroge sur la « raison de l'écriture » dans sa diversité. Avant de pénétrer dans le labyrinthe du « comment », il s'interroge sur le processus de la création en général, sur le « pourquoi » d'une écriture nouvelle, ainsi que sur le « pourquoi », c'est-à-dire sur le regard particulier du lecteur-destinataire.
Pour Ladislas Mandel, l'écriture sous toutes ses formes est éminemment un langage à part entière, création de l'esprit. Aussi, à travers ses interrogations multiples, il tente, en retrouvant les vertus de sa vocation originelle, de redonner la parole à l'écriture.