Du tourisme au néochamanisme
Exemple de la réserve naturelle sacrée de Wirikuta au Mexique
Depuis une dizaine d'années, un nouveau secteur d'activités touristiques tend à se développer en marge du marché mondial : le tourisme mystico-spirituel. Entre l'ethnotourisme et la recherche d'expériences mystiques, de nombreux voyageurs internationaux, fascinés par les peuples autochtones, tentent de s'immerger dans des cultures dites traditionnelles par le biais d'une « initiation » chamanique. En Amérique latine, les lieux les plus emblématiques des cultures préhispaniques sont devenus aujourd'hui l'objet de nombreuses spéculations touristiques. Qu'elles soient encadrées par des agences professionnelles ou menées de manière « sauvage », ces activités investissent de nouveaux espaces, dénués de toute infrastructure touristique adaptée, afin d'approcher le patrimoine immatériel des peuples autochtones.
En s'appuyant sur une étude de cas menée dans la réserve naturelle sacrée de Wirikuta au Mexique, espace de pèlerinage des Indiens Wixaritari, il s'agira de mieux comprendre, à travers cet ouvrage, les réalités et les enjeux de telles pratiques touristiques. Si ce type de tourisme tend à idéaliser la figure de l'Amérindien, et à l'ériger au rang d'Indien « authentique », les pratiques néochamaniques ne représenteraient-elles pas pour le touriste une possibilité d'établir une communication transculturelle, au cours de laquelle il connaîtrait une transformation d'ordre identitaire ?