Ton nom à toi, et celui du Seigneur Jésus Christ, et celui du Paraclet, notre consolateur, l'Esprit Saint, ces noms ne quittaient pas la bouche des manichéens ; mais rien de plus qu'un son, qu'un bruit de langue ; hormis cela, un cœur vide de vérité.
Ils disaient : «Vérité, vérité !» Et ils me parlaient beaucoup d'elle et elle n'était nulle part en eux, mais ils énonçaient des faussetés, non seulement sur toi, qui es vraiment la vérité, mais aussi sur les éléments de ce monde, ta création, un sujet sur lequel, même quand les philosophes disent vrai, j'ai dû les dépasser à cause de ton amour, ô mon Père souverainement bon, beauté de toutes les choses belles !
Oh ! Vérité, vérité, comme dans l'intime de l'être, même alors, le centre de mon âme soupirait vers toi, quand ces hommes te faisaient retentir devant moi, comme un thème fréquent et multiple de leur voix seule et de la multitude de leurs livres énormes !
Et voilà les plats dans lesquels on te présentait à moi ; j'avais faim de toi et l'on me servait, à ta place, le soleil et la lune, qui sont tes belles œuvres, mais tout de même tes œuvres, et non pas toi, ni même tes premières œuvres, car la priorité revient à tes œuvres spirituelles sur ces œuvres corporelles, toutes brillantes et célestes qu'elles soient. D'ailleurs pour moi, ce n'était pas non plus ces œuvres de priorité, mais toi-même, ô vérité en qui ne se trouve ni changement ni ombre de variation, de toi dont j'avais faim et soif [...].
Qu'y avait-il en nous, d'après quoi nous étions, et nous étions dans l'Ecriture justement appelés des êtres à l'image de Dieu ? Je l'ignorais absolument.