Par son souci de transgression, la musique de Dylan, de
1960 à 1969, offre un écho particulièrement éclairant à une
décennie tourmentée. De la contestation politique au rejet de
tout rôle moral, d'une exploration de l'inconscient à une
critique musicale et historique de la culture américaine, Dylan
vient provoquer, déconstruire, rompre avec toujours un même
souci d'authencité.
Les promenades de Rousseau ou les conceptions de
Rameau, les conférences de Trilling ou le rassemblement de
Woodstock, Fender ou guitare en bois, New Left ou flower
power... la notion d'authenticité servira de clé d'analyse. Dans
une période confuse, explosée, Dylan nous plonge au coeur
d'une réflexion sur la modernité et sur la notion d'engagement
par une attention nouvelle aux mots, à la narration, aux
instruments. Une esthétique du choc ? Desolation Row comme
hymne national ? Une musique qui permet en tous cas un
certain «déploiement de la vérité»...