L'eau est devenue en quelques années un objet de recherche de première importance où se croisent une multitude de perspectives : économie et agriculture, sources et modes de production, contrôle social et représentations symboliques, artistiques ou religieuses... Le rôle des institutions et de l'État qui en ont fondé les usages retient aussi l'attention. Nul autre élément, au cours de l'histoire, ne surpasse l'eau en matière de conflits et de médiations sociopolitiques. Du Moyen Âge à la Révolution industrielle, on voit par exemple s'opposer des utilisations strictement agricoles (canaux d'irrigation, travaux de drainage et de « bonification ») à des emplois énergétiques (moulins à blé, à soie, à papier, foulons, vérins et nombre d'autres machines). Les rapports entre ville et campagne se révèlent tout aussi étroits et tendus. Ainsi, les agglomérations urbaines, qui dépassent le seuil du million d'habitants au cours du XVIIIe siècle, ne peuvent prendre leur essor que grâce à un système de transport et de distribution d'eau adéquat. Le présent ouvrage considère tous ces thèmes et nous offre une série d'études qui, de l'Espagne à l'Allemagne, de l'Italie à l'Angleterre, en passant par la France et les Pays Bas, nous dévoilent la profondeur historique de l'eau.