Eau, pouvoirs et territoires
En 1964, Hubert Dubedout, lassé de voir sa femme se lever à l'aube pour remplir la baignoire qui servira à alimenter les besoins en eau de la journée, crée le premier Groupe d'action municipale. Un an plus tard, il est élu maire de Grenoble, illustrant ainsi l'adage suivant lequel à Grenoble, l'eau fait et défait les maires.
L'ouvrage retrace l'histoire de l'approvisionnement en eau des habitants de l'agglomération de la fin du XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui. Il propose une lecture politique de la gestion des eaux, mettant en évidence l'impact des choix effectués par le pouvoir local sur les conditions de vie des habitants, et développant une réflexion sur les relations de pouvoir engendrées par les techniques et les savoirs sur l'eau.
L'auteur s'intéresse à la fois aux ressources, aux objets techniques (réseaux, infrastructures de production, etc.) et aux stratégies des acteurs. Mettant l'accent sur les modèles de gestion communautaire de l'eau qui ont perduré pendant des siècles à l'opposé du grand service public encouragé par les réformes territoriales, il met en évidence le fait que ce dernier ne s'est pas nécessairement montré le plus résilient, éclairant d'un jour nouveau les débats actuels sur le développement durable.