Échec au roi
Irrespect, contestations et révoltes dans la France des Lumières
Au début des années 1740, Louis XV, dit le Bien-Aimé, est dans la force de l'âge, mais la France s'impatiente. Quand l'arrière-petit-fils du roi Soleil se décidera-t-il donc à assumer son « métier de roi » ? à quitter les bras de ses maîtresses ? à s'émanciper de la tutelle d'un ancien précepteur qui approche des quatre-vingt-dix ans ? En quelques mois, l'image du roi, père et nourricier, se lézarde et le désamour s'installe. De « mauvais bruits » courent, que la police peine à faire taire. Les marques d'irrespect, les contestations et les actes de rébellion se multiplient jusqu'à la fin de son règne. Dans une France des Lumières en effervescence, Louis XVI hérite de ce premier échec au roi. Ses ministres se tournent vers l'opinion publique. Il ne faut plus seulement la contrôler, mais la séduire et s'en faire une alliée. Pari risqué, car il ne sera plus possible ensuite de lui imposer le silence. Comme l'écrit Diderot, une génération avant 1789, « une révolution dans les esprits » est à l'oeuvre, qui transforme insensiblement le sujet en citoyen.
Une partie de cet ouvrage reprend des chapitres parus dans La France des Lumières, 1715-1789, Belin, 2011, collection « Histoire de France », sous la direction de Joël Cornette.