Giono est mort en 1970. Cinquante ans plus tard, son oeuvre s'est imposée comme une des grandes oeuvres du vingtième siècle. Admirée par Henry Miller, par Cendrars, par Martin du Gard, célébrée par Nimier, par Le Clézio, et par Pierre Michon. Giono est cet exceptionnel créateur de personnages solitaires, exilés en eux-mêmes, « chasseurs d'infini ». Giono lecteur de Dante et de Machiavel, mais aussi de Manzoni et de Pirandello, est aussi le romancier français du vingtième siècle qui a la connaissance la plus précise de l'histoire de l'Italie, de la Renaissance au Risorgimento. Giono, ce pacifiste viscéral qui ne cesse d'évoquer des combats dans son oeuvre : les guerres du seizième siècle avec Le Désastre de Pavie, les révolutions du dix- neuvième avec Le Bonheur fou, les charniers du vingtième siècle avec Le Grand troupeau. Giono et ses rencontres, parfois inattendues, avec quelques-uns de ses contemporains : Guéhenno, Camus, Sartre. Le temps est venu, un demi-siècle après la mort de l'écrivain, de redécouvrir cette oeuvre, sa richesse, sa noirceur, son éclat.