Selon une division courante, le domaine de l'écologisme
serait limité au hors-travail, et encore, seulement d'un point
de vue environnemental. Si l'on voulait filer la métaphore
laborieuse, on définirait l'écologisme comme le promoteur
des conditions paysagères de la reproduction de la force de
travail !
Force est de constater que ce confinement est aujourd'hui
contesté. Il est vrai que la vie quotidienne mêle
irréductiblement le travail, la santé du corps et de l'esprit au
travail, ainsi que le risque global. En un mot, la vulnérabilité
au travail est intrinsèque de la vulnérabilité sociétale. Les
indicateurs de cette convergence sont ici recherchés dans la
carrière de militants titulaires d'une double ou triple carte,
militants écologistes, associatifs, ayant une activité syndicale
présente ou récente.
Peut-on envisager une conversion de l'espace vécu
comme lieu d'inscription de parcours individuels, à
l'environnement comme catégorie d'appropriation d'une
histoire collective, voire comme problématique d'action ? On
s'interrogera sur les conséquences controversées d'une
institutionnalisation des organisations écologistes, souvent
associée à un certain renoncement à leurs idéaux, ignorant de
ce fait la dimension symbolique fondamentale de toute
institution.