Jacques Moulin est un poète de la vue et du son. Il écrit pour donner au chant du inonde une langue, une métrique et un rythme. Il en tisse avec les mots sa tessiture, tresse les liens entre la flore, la faune et notre humanité. Son écriture ourle une attention à mettre en langue les microcosmes de notre monde et de sa nature. Elle en écrit les lumières et les ombres, les bruits et les sons, les formes et les vies, jusqu'à l'écho de ses déchirures.
C'est naturellement qu'il a posé son regard sur des oeuvres d'artistes. Comme on pose un regard sur un paysage, comme on tend son oreille au chant d'une mésange, il les accueille dans ses pages en tenant la distance qui les font entrer dans son texte ; sans les y emprisonner mais en s'en nourrissant. C'est ce double mouvement d'attention et de saisie qui porte les textes qu'ont suscités les oeuvres qu'il a rencontrées ; parfois à notre invitation.
Ce sont ces cheminements de l'oeuvre au texte et de l'image à l'écrit que ce livre décline. Non pas commenter mais répondre comme à une invitation ou à une question. Non préempter mais butiner quelques tons, quelques couleurs et lumières, et donner à ces oeuvres, le temps d'une lecture, une voix. Nous sommes heureux d'avoir contribué par nos rencontres et nos invitations à enrichir les incursions de Jacques Moulin dans l'atelier contemporain. Parce qu'il fait partie de ces écrivains qui lui donnent du corps et de l'esprit.