«Ce Brigge, cet étranger, ce jeune homme insignifiant devra s'asseoir et, à son cinquième étage, devra écrire, écrire jour et nuit. Oui, il devra écrire, c'est ainsi que cela finira» (Rilke).
Les romanciers d'autrefois aimaient faire croire que leur ouvrage avait été trouvé dans le grenier d'un château ou le tiroir d'une commode. Ces notes, prises pendant vingt ans, en marge de travaux romanesques, ces textes plus ou moins achevés, fragments, vestiges divers d'une activité d'écriture dont je ne sais moi-même si elle est la chose la plus importante ou la plus futile, quand je les relis, me paraissent écrits par un autre. Avec l'âge, ils ont pris une sorte d'autorité. Et je me dis que toute la littérature, peut-être, est faite de «papiers trouvés».
B. P.