L'anthropologie scientifique est plurielle. L'identification des gênes par le généticien grâce au séquençage du génome ne problématise pas l'humain de la même façon que l'ethnologue qui cherche à penser ensemble la mondialisation de la culture et le respect des différences. Comme ses principes explicatifs reposent sur la réduction du complexe au simple, une première alternative se fait jour : faut-il disjoindre la nature et l'homme qui deviennent étrangers. Ou bien réduire l'humain au biologique et de là au physique ? Dans les deux cas, il devient impossible de poser la question du sens sauf à dire que cette question, qui n'est pas un problème, relève de l'arriération ou de la débilité mentale.
Qu'est-ce que l'homme comme objet de science ? Cette formulation est dénoncée par l'anthropologie philosophique comme l'amnésie à combattre, celle qui fait toujours oublier qu'il y a un sujet de toute objectivation : <
C'est la différence de leur modalité interrogative qui fait le sérieux du pluriel des anthropologies. Une philosophie de la nature fait retour aujourd'hui, qui rétablit la légitimité de l'analyse causale des processus naturels. Elle suppose que l'on peut interroger la nature même, y compris sur les opérations de l'esprit en restituant ce qu'il en est. Mais l'homme est tel qu'il est dans son être question de son être. Troisième alternative. Va-t-on reconnaître ou effacer la spécificité anthropologique au sein des grandes régions de la réalité ?
Ces trois alternatives sous-tendent le questionnement sur l'homme aujourd'hui. La vie et la mort de l'homme ne sont pas que des problèmes, car leur phénomène premier est de nous trouver sans réponse à leur question. Pour l'heure il appelle des reprises critiques et des reformulations consenties.